Il y a des actualités qui secouent toute une industrie. Celle-ci en fait clairement partie. Le gouvernement américain vient d’ouvrir un front judiciaire d’une ampleur inédite contre Google, l’accusant de verrouiller illégalement le marché de la recherche en ligne… et de vouloir faire main basse sur l’intelligence artificielle. Oui, rien que ça.
Dans le viseur ? Des pratiques que le ministère de la Justice juge anticoncurrentielles, et des solutions radicales mises sur la table. Parmi elles : la revente pure et simple de Chrome, la fin d’accords ultra-stratégiques avec les géants du hardware, et même un partage de données avec les concurrents. Autant dire qu’on ne parle pas d’un simple rappel à l’ordre.
Une plainte qui veut faire bouger les lignes
Tout part d’une décision du juge Amit Mehta, rendue il y a peu : selon lui, Google aurait signé des accords exclusifs avec des fabricants d’appareils (bonjour Apple, Samsung & co), pour s’imposer comme moteur de recherche par défaut. Une pratique jugée illégale au regard des lois antitrust américaines.
En réaction, les autorités fédérales lancent l’artillerie lourde. David Dahlquist, l’un des avocats du ministère de la Justice, n’a pas mâché ses mots : « Il est temps de faire comprendre à Google, et à tous ceux qui agissent comme des monopoles, que violer la loi a des conséquences. »
Et quelles conséquences ! Dans les propositions sur la table :
- Démanteler la mainmise de Google sur la navigation web en lui demandant de céder Chrome.
- Supprimer les accords d’exclusivité avec les fabricants.
- Ouvrir (partiellement) l’accès aux données de recherche pour rétablir un peu de concurrence.
Un peu comme si on obligeait le leader à tendre la main aux seconds, histoire de rééquilibrer le terrain de jeu.

L’intelligence artificielle, le nouveau champ de bataille
Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Car ce que redoutent aussi les autorités, c’est que Google utilise ses avancées en IA pour renforcer encore son emprise sur la recherche.
Exemple parlant : l’intégration de son assistant Gemini dans les appareils Samsung. Un accord déjà signé, et potentiellement renouvelé jusqu’en 2028, avec des montants qui font tourner la tête (même si aucun chiffre officiel n’a filtré). Bref, pour beaucoup, Google cherche à verrouiller dès aujourd’hui les interfaces de demain.
Et ce n’est pas qu’un débat théorique. Dans le monde du SEO, on sait très bien ce que cela implique : si un seul acteur contrôle à la fois la techno, l’interface et l’accès aux utilisateurs… le reste de l’écosystème peut vite devenir décoratif.
Google joue la carte de l’innovation
Face à ces accusations, Google sort évidemment les griffes. Selon l’entreprise, tout ce qu’elle fait est non seulement légal, mais surtout bénéfique pour les internautes. Des services gratuits, rapides, innovants : qui s’en plaindrait ? Elle affirme aussi que démanteler certains de ses produits reviendrait à freiner l’innovation… voire à affaiblir les entreprises américaines dans la course mondiale.
C’est un peu le même refrain que celui qu’on avait entendu lors du jugement sur la pub en ligne, quelques jours plus tôt. Google continue de jouer la carte de la “performance pour tous” face à des régulateurs de plus en plus méfiants.
Un précédent qui pourrait bouleverser le paysage numérique
Impossible de ne pas penser au procès intenté à Microsoft à la fin des années 1990. À l’époque, l’affaire avait marqué un vrai tournant dans la régulation des big techs. Et cette fois-ci, le contexte est encore plus explosif : IA, données personnelles, monopoles d’accès… Tout s’entremêle.
Ce procès pourrait bien redéfinir les règles du numérique à l’échelle mondiale. Et pour les professionnels du web — SEO en tête — cela pourrait tout changer : moins de centralisation, plus de diversité, peut-être des algorithmes moins opaques.
Ou pas. Car le chemin est encore long, et les géants du secteur ont des armées d’avocats prêts à faire durer le combat pendant des années.
Ce qui est sûr, c’est qu’on assiste à un moment charnière. Et chez nous, à L’Agence Drômoise, on suit l’affaire de très près. Car quand les règles du jeu changent, c’est tout notre métier qui se transforme.
Sources :
- https://www.reuters.com/sustainability/boards-policy-regulation/google-faces-trial-us-bid-end-search-monopoly-2025-04-21/
- https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20250421-pour-la-recherche-en-ligne-et-l-ia-les-etats-unis-r%C3%A9clament-le-d%C3%A9mant%C3%A8lement-de-google
- https://www.abondance.com/20250422-1104958-abus-de-position-dominante-les-usa-reclament-le-demantelement-de-google.html