Google Discover dépasse la recherche : quand l’info s’affiche sans qu’on la cherche

On ne l’a pas vu venir, mais c’est désormais un fait : Google Discover est devenu le premier canal de trafic pour la presse française. Oui, devant le sacro-saint moteur de recherche. Dans un contexte où l’info circule vite – et souvent en scrollant plus qu’en tapant – cette bascule change la donne.

Le baromètre 2024 : des chiffres qui racontent une vraie mutation

L’Alliance de la presse d’information générale (APIG) a publié ses derniers chiffres, et ils méritent qu’on s’y arrête. Première surprise : 653 millions de clics sont venus de Discover en août 2024, contre « seulement » 238 millions via Google Search et 74 millions via Google News. Autrement dit, plus des deux tiers du trafic généré par Google proviennent désormais d’un flux algorithmique, personnalisé, et surtout… passif.

On ne cherche plus l’info : elle vient à nous. Et ça, c’est un sacré changement pour les rédactions.

volume clic par service google
Source : https://www.alliancepresse.fr/app/uploads/2025/03/alliance-barometre-de-la-diffusion-2024-1.pdf

Entre opportunité de visibilité et piège algorithmique

Chez les éditeurs, Discover est à la fois une aubaine et une source de stress. Parce qu’on peut y gagner une visibilité énorme du jour au lendemain… ou en disparaître tout aussi vite. L’algo décide. Il aime certains formats, certaines tournures, certaines images, certaines temporalités. Et il ne prévient pas quand il change d’avis.

Ajoutez à ça que Discover arrive bientôt sur desktop : la pression monte encore d’un cran pour plaire à ce nouveau juge de paix de la visibilité média.

Les abonnements numériques, moteur silencieux de la transformation

Heureusement, Discover n’est pas le seul levier de croissance. Les abonnements numériques poursuivent leur belle trajectoire. En 2024, ils représentent 35 % de la diffusion totale de la presse quotidienne, contre à peine 15 % il y a dix ans. Une évolution en douceur, mais avec un impact fort sur le modèle économique.

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La presse nationale tire le plus son épingle du jeu : 69 % de sa diffusion passe par le numérique. Et même en région, la progression est là (+12,2 % par rapport à 2023).

L’évolution des abonnements papier et numérique – Source : APIG (https://www.alliancepresse.fr/app/uploads/2025/03/alliance-barometre-de-la-diffusion-2024-1.pdf)

Une info consommée majoritairement sur mobile

Sans surprise, le mobile est désormais le support roi. Pour la presse quotidienne régionale, 87 % du trafic se fait sur smartphone. Le desktop devient presque secondaire. Et si les sites web restent la porte d’entrée principale, les applis continuent de grappiller du terrain, notamment dans la presse nationale (30 % du trafic).

Ce shift impose aux éditeurs d’adapter leurs formats, leurs temps de chargement, leur UX… et même leurs stratégies éditoriales.

trafic mobile
https://www.alliancepresse.fr/app/uploads/2025/03/alliance-barometre-de-la-diffusion-2024-1.pdf

La dépendance à Google : toujours aussi forte, voire plus

Malgré la chute des visites venues des réseaux sociaux (et la fin de Facebook News), Google reste le maître incontesté de la distribution d’audience. Il pèse pour 67 % du trafic global des sites de presse, Discover compris. À l’inverse, les newsletters peinent encore à décoller : elles génèrent à peine 1 % des visites.

La question est donc brûlante : comment concilier performance et indépendance quand une si grande part du trafic dépend d’une seule plateforme ?

Un secteur qui s’adapte, coûte que coûte

Malgré ces dépendances, la presse française montre une vraie capacité d’adaptation. Les chiffres globaux de diffusion sont quasi stables (-0,8 %), un vrai rebond après une année 2023 plus difficile. Et dans un contexte d’actualité très dense (JO, géopolitique, élections…), les lecteurs ont répondu présents.

En clair, le public est encore là, prêt à consommer – et même à payer – pour de l’info de qualité. Encore faut-il savoir capter cette attention… sans la perdre entre deux scrolls.

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