Je constate chaque semaine que les liens internes sont encore aujourd’hui sous estimé… Pourtant, ils constituent un pilier incontournable de toute stratégie SEO : plus une page reçoit de liens pertinents, plus elle gagne en visibilité. Ces liens peuvent provenir de sites extérieurs (backlinks) ou être internes à votre site, formant ce qu’on appelle le maillage interne.
Au fil du temps, Google a affiné son célèbre algorithme PageRank pour prendre en compte le comportement réel des internautes, en passant du « surfeur aléatoire » au « surfeur raisonnable ».
Cette évolution, loin d’être anecdotique, modifie profondément la manière dont nous devons penser l’organisation de nos liens. Découvrons ensemble comment exploiter ce concept pour optimiser votre SEO !
Revenir aux sources : comment fonctionnait le PageRank d’origine ?
Le PageRank, inventé par l’un des cofondateurs de Google, Larry Page, avait pour objectif initial de mesurer la popularité d’une page en comptabilisant le nombre et la qualité des liens qui y pointaient. Dans son modèle le plus basique, il imaginait qu’un internaute cliquait sans réfléchir sur n’importe quel lien. En d’autres termes, tous les liens partaient sur un pied d’égalité, quelle que soit leur position ou leur apparence.
Il suffisait donc, en théorie, de cumuler le plus grand nombre de liens possibles pour augmenter le « jus » transmis à vos pages.
Si, par exemple, une page A renvoyait vers une seule autre page B, cette page B héritait de 100% de la popularité transmise de A.
Mais si A pointait également vers d’autres pages, la transmission de ce « jus » se partageait entre toutes les destinations. Ainsi, si la page A possède 3 liens, alors chaque lien recevait 33% du jus total.
Cette approche a longtemps servi de base au classement de Google. Toutefois, elle ne tenait pas compte d’un critère essentiel : l’internaute ne clique pas au hasard, mais plutôt là où il lui semble logique ou intéressant de cliquer. C’est ce qui a conduit Google à perfectionner son algorithme en introduisant la notion de « surfeur raisonnable ».
Le tournant majeur : l’émergence du « surfeur raisonnable »
Dans un brevet déposé en 2010, Google a précisé comment, en réalité, l’utilisateur évalue la pertinence d’un lien avant de cliquer. Contrairement à la première version du PageRank, le clic n’est pas un événement aléatoire : le visiteur examine la position du lien, sa couleur, le texte d’ancrage, ou encore la taille de la police.
S’il trouve ces éléments attrayants ou cohérents avec ses attentes, il sera plus enclin à cliquer.
Cette nouvelle logique implique que tous les liens ne se valent plus. Dans un même texte, un lien mis en évidence au début de la page aura plus de chance d’être suivi qu’un lien niché en bas. De même, une ancre explicite comme « découvrez notre guide SEO » suscitera plus d’intérêt que « cliquez ici ». En conséquence, le « jus de référencement » attribué par Google à chaque lien dépend désormais de la probabilité de clic estimée par le moteur de recherche.
Éléments clés qui influencent la valeur d’un lien
La prise en compte du comportement de l’internaute a fait émerger différents facteurs susceptibles de renforcer, ou au contraire, de diminuer la valeur transmise par un lien. Lorsque vous mettez en place votre maillage interne ou que vous évaluez des backlinks, vous pouvez réfléchir aux aspects suivants pour optimiser votre stratégie :
- La visibilité du lien : un lien très apparent (avec une police plus grande, un bouton, une couleur différente) aura plus de chances de retenir l’attention.
- La cohérence sémantique : un lien entouré d’un texte en rapport direct avec la page de destination paraît plus naturel et donc plus pertinent.
- L’emplacement : plus un lien est haut dans la page, plus son impact est élevé. Au contraire, un lien dans le footer est souvent ignoré par l’utilisateur, et par conséquent par Google.
- Le type de lien : une image cliquable de grande taille peut être plus attractive qu’un simple mot souligné.
Pour Google, il s’agit de repérer, au plus près, les véritables points d’intérêt pour un internaute. Plus un lien correspond à une action que l’utilisateur ferait « volontairement », plus il est valorisé.
Pourquoi adapter son maillage à ce concept change la donne ?
L’introduction du « surfeur raisonnable » redéfinit la manière dont nous construisons nos liens. Déployer une stratégie de netlinking ou de maillage interne sans tenir compte de ce principe risque de réduire considérablement l’efficacité de vos efforts.
Lorsqu’on se contente de placer des liens de façon arbitraire, on néglige un potentiel énorme pour le SEO. Au contraire, quand on prend soin de mettre ses liens en évidence, de les rendre utiles et faciles à comprendre, on maximise à la fois l’expérience utilisateur et la transmission de popularité. C’est un double avantage : vos internautes naviguent plus volontiers d’une page à l’autre, et Google enregistre ce comportement positif en renforçant le poids de ces liens.
Aller plus loin : une astuce pour démultiplier le pouvoir d’un lien
Un point souvent méconnu concerne la gestion des liens multiples vers une même page au sein d’un seul article. Certains professionnels du référencement suggèrent que seul le premier lien vers une destination donnée compte réellement. Pourtant, si vous insérez un lien supplémentaire avec une ancre différente (par exemple un lien vers la même URL, mais accompagné d’un « #ancre » qui renvoie vers une section précise de la page), Google peut parfois considérer ces liens comme distincts.
Cette pratique a pour effet d’augmenter potentiellement la probabilité de clic, puisque vous multipliez les opportunités pour le lecteur d’accéder à votre page cible. Elle peut être particulièrement utile pour rediriger l’utilisateur vers différents segments d’un contenu long, tout en renforçant la visibilité de la page de destination.
Attention toutefois à ne pas en abuser : trop de liens répétés au sein d’un même texte nuiraient à la lisibilité et pourraient diluer l’attention de l’internaute. L’idée est plutôt d’ajouter un ou deux liens d’ancrage supplémentaires de manière pertinente pour guider la navigation.
Concrètement, comment adapter votre stratégie SEO ?
Pour commencer, il est conseillé de faire un état des lieux de vos liens actuels afin d’identifier leurs forces et leurs faiblesses. Vous pouvez, par exemple, examiner si vos liens prioritaires apparaissent assez tôt dans vos pages, s’ils sont bien mis en évidence, et si le texte d’ancrage décrit correctement la page cible. Ensuite, vous pouvez apporter des ajustements progressifs et mesurer l’impact sur votre trafic organique, votre taux de clics et votre temps passé sur vos pages.
Plusieurs outils vous aident à visualiser la répartition du PageRank dans votre site. Par exemple, Screaming Frog, OnCrawl voir SEOquantum permettent d’identifier lesquelles de vos pages reçoivent ou transmettent le plus de « jus ». Les optimisations que vous apporterez pourront alors s’appuyer sur des données précises, plutôt que sur de simples intuitions.
Que retenir sur le surfer raisonnable et l’optimisation des liens ?
L’évolution de l’algorithme de Google vers le « surfeur raisonnable » est bien plus qu’une simple mise à jour. Elle vous invite à replacer l’utilisateur au cœur de votre stratégie de liens. En pensant d’abord à la manière dont vos lecteurs explorent votre site — où ils portent leur attention, ce qui les incite à cliquer — vous gagnerez en cohérence et en impact sur les moteurs de recherche.
En optimisant la position, la forme et la pertinence de vos liens, vous fluidifiez l’expérience de navigation et améliorez votre ranking. Tout cela est tout aussi important pour vos campagnes de netlinking.
Et c’est précisément ce type de tactiques, basées sur le comportement réel des utilisateurs, qui font la différence sur une SERP concurrentielle. Alors, n’hésitez pas à revoir vos stratégies de maillage interne et de netlinking en accord avec ces principes : vous pourriez bien constater un effet positif sur votre référencement… et sur la satisfaction de vos visiteurs.
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